4 étapes pour s’inscrire à une formation de pilote privé

1. Le choix du lieu de formation

Commencez par regarder ici si vous êtes proche d’un aérodrome, ou d’un petit aéroport. Si c’est le cas, renseignez-vous sur les organismes de formations présents sur cet aérodrome. Ils sont de deux types :

  • Les écoles de pilotage, souvent abrégées FTO pour Flight Training Organization, qui sont des sociétés où les élèves pilotes sont considérés comme des clients à part entière.
  • Les aéroclubs, qui sont des associations par la loi de 1901. Les élèves pilotes sont donc des membres du club et participent à la vie de l’association.

Depuis la réforme aéronautique de 2015, ces deux structures doivent être certifiées ATO (Approved Training Organization) par la Direction Générale de l’Aviation Civile. Elles forment donc les pilotes de la même manière, avec le même niveau de sécurité.

Pour ma part, le budget étant une de mes contraintes, j’ai fait le choix de ne visiter que des aéroclubs. Plusieurs collègues m’en ont recommandé un en particulier à l’aéroport de Toussus le Noble, où j’ai fini par adhérer : l’Aéroclub Air France (ACAF). Pour ceux qui se posent la question, il y a un partenariat entre cette association et la compagnie Air France, mais n’importe qui peut s’y inscrire. Je vous donnerai mon propre retour d’expérience sur cet aéroclub au fur et à mesure de ma formation.

Globalement, quand vous allez visiter une de ces structures (Aéroclub ou école de pilotage), il faudra toujours penser à vérifier ces 4 points :

  • Que les locaux soient professionnels
  • Que le hangar soit propre et rangé
  • Que les avions soient dans un très bon état général
  • Que les instructeurs soient suffisamment disponibles (j’en reparle dans l’étape 4)

2. La visite médicale

Etes-vous apte à piloter ? Pour y répondre, vous devrez passer une visite médicale spécifique aux activités aériennes. Dans notre cas, il vous faudra obtenir le certificat médical aéronautique de classe II, qui est délivré :

  • Soit par un CEMPN (Centre d’Expertise Médicale du Personnel Navigant)
  • Soit par un médecin agréé par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile)

A noter que les CEMPN délivrent également le certificat professionnel de classe I proposent des visites médicales pour l’armée de l’air. Je vous conseille de passer par la deuxième option pour plus de facilité. Vous trouverez ici l’ensemble des médecins aéronautiques en France (publication de 2014).

Cet entretien médical de classe II n’est vraiment pas exigeant et ne durera qu’une trentaine de minutes. Le médecin examinera votre aptitude à faire de l’exercice physique (environ 30 squats), vérifiera que vous n’êtes pas daltonien et que vous avez une bonne vue corrigée (avec lentilles ou lunettes), s’assurera que vous entendez correctement et que vous n’avez pas de graves antécédents médicaux. Vous paierez environ 80€. La validité de cette aptitude médicale est valable 5 ans pour les moins de 40 ans.

3. L’évaluation du coût

Une fois son organisme choisi (je vous conseille vraiment un aéroclub), il faut procéder à l’évaluation du budget. Nous allons distinguer les frais pour les diverses inscriptions, pour la formation en elle-même, et les frais pour le matériel. L’exemple ci-dessous a été réalisé selon ma propre expérience chez l’ACAF.

  • Inscriptions :
    • Cotisation à l’aéroclub (compter 200€ pour l’année, les drois d’entrée sont gratuits si vous avez moins de 26 ans)
    • Inscription à la Fédération Française Aéronautique (FFA) pour recevoir sa carte d’élève pilote (compter environ 70€ / an).
    • Inscription aux examens des épreuves théoriques et pratiques (environ 100€)
  • Formations :
    • Il est indispensable de suivre des cours théoriques pour réussir son examen à l’écrit. Pour ma part, je le fais en ligne avec le site Mermoz qui propose une formation complète pour 70€. Sinon, vous pouvez acheter le manuel du pilote privé. J’en reparle en détail dans cet article.
    • Pour la pratique, cela dépend de l’avion sur lequel vous allez vous former. Dans mon cas, pour l’AT-3, il faut compter environ 150€ pour chaque heure volée (120€ pour la location de l’avion + 30€ pour payer l’instructeur).

Attention : il faut bien tenir compte du tarif de l’instructeur pour compter une heure de vol nette en double commande. Sur les brochures commerciales, il est souvent indiqué le prix de la location horaire de l’avion seulement.

  • Matériel :
    • Acheter un carnet de vol où l’on répertorie officiellement l’ensemble des vols que l’on effectue (souvent vendu par le club, environ 15€).
    • Acheter un livret de progression (souvent vendu par le club, environ 10€)
    • L’achat d’un casque dépend entre autre de la disponibilité du matériel au sein du club. A l’ACAF, on m’a conseillé de m’en procurer un assez rapidement. Dirigez vous vers de l’entrée de gamme (150€).
    • Des bonnes lunettes de soleil sont en revanche indispensables
    • Le reste des accessoires et les gadgets (sacoche, cartes d’aérodromes, planchette de bord) sont inutiles au début.

(Je vous conseille d’aller voir cet article si vous souhaitez avoir plus d’informations sur le matériel)


Je vous ai rassemblé l’ensemble de ces frais dans les tableaux ci-dessous :

Frais fixes
Inscriptions (club + FFA) pour 1 an 270€
Matériel (Carnets + lunettes + casque) 200€
Formation théorique 70€
Visite médicale de classe II 80€
Frais d’examen (théorie + pratique) 100€
TOTAL 720€
Frais variables
~ 35h en avec instructeur à bord 5250€
~ 15h en solo supervisé 1500€
TOTAL 6750€

Pour comparer avec une école de pilotage FTO, j’ai simulé un devis avec une de ces structures qui se situe sur l’aéroport de Toussus le Noble. La réponse fut sans appel : 10,000€ pour la formation PPL en elle-même plus 1,000€ de frais annexes, donc un total de 11,000€ par rapport aux 7,500€ d’un aéroclub, soit 45% plus cher.

4. L’évaluation de votre temps

Cette dernière étape vous permet de savoir si vous avez suffisamment de temps à accorder à une formation de pilote privé. Cette réflexion est cruciale. Il est recommandé d’être disponible au moins 1 heure par semaine.

Et quand j’écris cela, je ne compte qu’une heure de vol nette, puisqu’il faut ajouter le temps passé au briefing, au débriefing, et les temps de trajet jusqu’à l’aérodrome. Pour 1 heure de vol, comptez environ 2h à 2h30 au total. Si vous êtes disponibles les WE, c’est bien. Si vous l’êtes également en semaine (le midi ou en début de soirée, avant le coucher du soleil), c’est encore mieux.

Ne négligez vraiment pas cette dernière étape. Je vous conseille dès maintenant de jeter un œil à votre planning de la semaine, et à y dégager un maximum de créneaux.

Attention : tenez compte également de la disponibilité des instructeurs. Y en a-t-il qui seront libres aux mêmes moments de la semaine que vous ? Pour ma part, je dois actuellement jongler entre 2 instructeurs pour me permettre de faire 2 heures de vol nettes par semaine. Rassurez-vous sur ce point : il est tout à fait possible d’avoir 2 instructeurs en parallèle, comme pour le permis de conduire. Au-delà de 3, je ne vous le conseille pas.

Voici un récapitulatif des 4 questions indispensables à se poser avant de commencer toute formation :

  • Ai-je trouvé un lieu de formation ?
  • Suis-je apte à piloter ?
  • Ai-je l’argent ?
  • Ai-je le temps ?

 

Si vous avez répondu « oui » à ces 4 questions, vous êtes prêt pour passer à la suite ici.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.