Mercredi 10 mai, j’ai repris ma formation après deux semaines d’interruption pour cause météo. Pendant cette quinzaine de jours, j’en ai profité pour avancer légèrement sur la partie théorique et faire le bilan de mes 5 premières heures de vol.
J’ai décidé de consacrer un article à cette sixième heure de vol car elle valide à mes yeux le premier jalon de cette formation. Nous avons effectué mon premier tour de piste, qui est un des exercices sur lequel je serais évalué lors de mon examen final. Le tour de piste est intéressant puisqu’il permet de mettre en pratique toutes les connaissances apprises jusqu’à présent. A ce stade, c’est un bon moyen de valider mes compétences. Je vous ai représenté ci-dessous le circuit type d’un tour de piste :
Avant de me diriger vers l’aéroclub pour 16h30, je fais un détour par la boutique du pilote pour acheter la housse de mon nouveau casque. Les galères de micro sont enfin terminées.
Briefing avec mon instructrice : aujourd’hui, on va d’abord s’éloigner de tout trafic pour découvrir ce qu’est un tour de piste, puis on reviendra sur l’aérodrome pour appliquer ces nouvelles méthodologies.
Quelques minutes plus tard, on monte à bord de l’AT-3 immatriculé F-GNMY pour se diriger vers le seuil de piste de la 07 droite (07R), avec un vent d’est soufflant légèrement en-dessous des 20 km/h. Le ciel est parfaitement dégagé. On décolle pour prendre un cap sud-ouest en direction des étangs de Hollande dans la forêt de Rambouillet.
Autour de ces lacs allongés qui simulent la piste, je découvre les manœuvres et les actions à réaliser lors d’un tour de piste. Tout s’enchaine très vite : les vérifications visuelles extérieures, la tenue des paramètres de vol et les actions à faire dans le cockpit sont simultanées.
La phase la plus difficile est l’alignement en finale puis la simulation de l’atterrissage au-dessus des étangs. Pendant cette étape, les risques sont élevés à cause de la faible vitesse d’approche et de la basse altitude. A tour de rôle, il faut vérifier notre alignement sur l’axe de la piste (en l’occurrence ici, les étangs), notre alignement sur le plan de descente, puis la vitesse. Il y a toujours au moins un de ces trois paramètres qui varie. L’objectif est de le corriger le plus tôt possible.
Après plusieurs tours de piste à blanc autour des étangs de Hollande, il est temps de revenir sur l’aéroport de Toussus. La route à suivre est règlementaire pour des raisons de sécurité et de respect de l’environnement. Pour cela, des points de repères visuels ont été mis en place afin de faciliter la navigation à vue, comme des châteaux d’eau ou des paraboles.
Le dernier segment nous fait intercepter le point d’approche sur l’aéroport de Toussus : le point Sierra, que nous devons survoler à environ 400m d’altitude. Le point Sierra est facilement repérable en pratique car il est matérialisé par une série de fermes isolées dans une forêt.
Passé ce point Sierra (S sur l’image ci-dessus), nous entrons dans le circuit d’aérodrome de Toussus. Comme pour le décollage, la direction du vent ce jour-là nous impose une approche par l’ouest en vue de nous poser sur les pistes 07. J’effectue le dernier virage pour nous mettre en finale sur la piste 07 droite. L’instructrice reprend le manche pour l’arrondi sur le tarmac. C’est parti pour un tour de piste.
Au moment du toucher, on ne laisse pas le temps à l’avion de ralentir et on remet pleine puissance à 5400 tr/min pour décoller. C’est ce qu’on appelle vulgairement un « touch and go ».
C’est la première fois que je ressens un stress aussi intense, car la méthodologie du tour de piste n’est pas encore assimilée et le trafic est dense ce jour-là, ce qui exige d’autant plus de vigilance à l’égard des autres avions. Après avoir réalisé deux tours de piste consécutifs, on se pose définitivement sur la 07R après plus d’une heure de vol épuisante.
Les commentaires de l’instructrice sont néanmoins positifs, ce qui me donne encore plus de détermination pour poursuivre cette aventure.
A suivre.
