Journal de bord – Samedi 8 avril 2017 – Aéroport de Toussus-le-Noble.
16h. J’attends patiemment l’instructeur en relisant nerveusement quelques pages du manuel fourni par le club. On m’indique qu’il est toujours en vol avec l’élève précédent et qu’il arrivera d’ici peu.
16h20. Après une vingtaine de minutes, il vient me chercher dans le salon du club et m’emmène directement en salle de briefing. Je le vois apporter une sacoche qui contient tous les documents propres à l’avion et je m’installe en face de lui. Il me présente globalement comment se déroule une séance de vol, avec les actions à faire pendant le briefing (impression du bulletin météo, vérification des documents de bord, lecture des informations d’aérodrome, etc). Au tableau, il m’explique les différentes manœuvres que l’on va effectuer pour ce premier vol : montée, descente, virages simples. Briefing terminé. On jette un coup d’œil à l’extérieur. La météo semble très clémente mais une brume épaisse définit mal le contour de l’horizon. Il va être difficile de s’en servir comme repère visuel.
17h15. On se dirige vers le hangar où l’AT-3 immatriculé F-GNMT nous attend. L’inspection de sécurité peut commencer. Avant de retirer les housses de protection des 3 pâles de l’hélice, on vérifie d’abord que le contact est coupé et que la batterie est éteinte, pour éviter qu’elle ne tourne soudainement et nous arrache un bras. On procède ensuite à la visite extérieure. Vérification du bloc moteur, des ailes, des empennages, des trains d’atterrissage, des volets, etc… Il est temps de s’installer dans l’avion.
17h25. Je prends la place de gauche et nous démarrons la checklist de préparation du cockpit. Après quelques minutes de vérification des instruments de bord, nous enfilons notre casque pour procéder à un test radio via l’Intercom. On se branche sur la fréquence sol de Toussus. Il me laisse démarrer le moteur. Clé de contact sur la droite. Un bruit assourdissant résonne maintenant dans la bulle du cockpit, avec des vibrations moteurs importantes. C’est à ce moment précis que le stress est le plus intense.
17h40. Autorisation du contrôle aérien pour rouler au point d’arrêt de la piste de décollage. L’instructeur me laisse manœuvrer l’AT-3 au sol jusqu’au seuil de piste. Je me rends compte qu’il est très difficile de rester au milieu des voies de circulation, puisque les virages ne se contrôlent pas grâce à un volant comme pour une voiture, mais uniquement grâce au freinage de l’une ou l’autre des roues.
17h45. Autorisé à décoller en piste 07R. Le contrôleur nous demande « d’expédier » le décollage car un avion arrive en approche final sur cette même piste dans quelques secondes. A 70 km/h seulement, l’AT-3 se cabre vers le ciel et quitte le tarmac de l’aéroport. Après s’être stabilisé vers 300m, on prend une direction plein sud où il me laisse faire les premières manœuvres. J’aurais même le droit à une combinaison d’exercices, comme un virage en descente ou un 360° en montée.
18h15. Retour vers l’aéroport par le circuit sud. Comme nous sommes en vol VFR, c’est-à-dire en vol à vue, nous n’utilisons que très peu les instruments pour nous diriger. Tout se passe à l’extérieur, c’est pour cela que nous utilisons plutôt des repères visuels au sol, comme l’horizon, des fermes, des paraboles ou des châteaux d’eau.
18h25. L’instructeur me laisse faire le dernier virage pour s’aligner sur la piste 07R de Toussus pendant qu’il demande l’autorisation d’atterrir au contrôle aérien. Il prend les commandes pour poser l’AT-3 sur le tarmac. Gaz réduit. La vitesse chute progressivement et les roues touchent en douceur la piste. Quelque secondes suffisent pour ralentir l’appareil et dégager la piste par la droite pour rejoindre l’aire de stationnement.
18h30. On coupe le moteur. Checklist finale. On sort de l’appareil. L’instructeur rentre l’AT-3 dans le garage de l’aéroclub en agrippant le train avant avec la béquille prévue à cet effet. Il ne restera qu’à remplir le carnet de vol de l’avion et le mien pour boucler cette première séance.
Inoubliable.